Le chef des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), se dit « profondément préoccupé » par les rapports sur les « graves » violations des droits de l’homme au Cameroun, notamment dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, secouées par la crise anglophone depuis octobre 2016 ainsi qu’à l’Extrême-nord du pays, où l’armée est engagée contre la secte terroriste Boko Haram.
Zeid Ra’ad Al Hussein, a exprimé ce mercredi sa profonde « inquiétude » suite aux informations persistantes faisant état des exactions de l’armée camerounaise et des groupes armés.
Le responsable onusien a déploré que le gouvernement n’ait pas donné au bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme, l’accès aux régions du nord-ouest et du sud-ouest en dépit de « demandes répétées ».
« Compte tenu de la gravité des informations faisant état de violences contre les Camerounais dans l’ouest du pays, nous avons demandé à pouvoir vérifier les allégations de violations et d’abus commis à la fois contre les forces de sécurité et contre les éléments armés », a déclaré le haut-commissaire.
Déclenchée depuis près de 2 ans, les exactions des forces de défense et des groupes armés ont causé à la fuite d’au moins 20 mille camerounais vers le Nigeria.
Plus de 165 000 camerounais sont déplacés vers d’autres localités du pays.
Passage en force
Le responsable onusien a promis d’explorer d’autres voies, « nous allons maintenant devoir explorer d’autres options, y compris la surveillance à distance », déclare monsieur Zeid.
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Les autorités camerounaises ont régulièrement démenti les accusations en rapport avec les violations des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et les gangs armés qui sévissent dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Amnesty international, -spécialisée dans la défense des droits de l’homme-, et d’autres ONG ont plusieurs fois été accusées de « tentative de déstabilisation » du Cameroun.
Hier mardi, Joseph Beti Assomo le ministre de la Défense, a sanctionné un gendarme soupçonné d’atteinte aux bonnes mœurs contre une mineure à Bamenda dans le nord-ouest.
Mis aux arrêts, le gendarme a été déféré au parquet près le tribunal militaire de Bamenda.
Il encourt entre 5 et 10 ans de prison. Et des peines disciplinaires.